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Le présent ouvrage s’inscrit dans une série de livres blancs et de guides pratiques du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz. Il revient, en 99 articles et entretiens, sur les principales évolutions du droit social et leur impact sur la profession d’avocat, tant sur le plan de l’exercice professionnel que de la gestion et de la stratégie de développement des structures d’exercice, autour d’écrits, de podcasts et de vidéos.
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Réunissant près de 140 contributeurs, professeurs, avocats, magistrats, conseillers prud’hommes, inspecteurs du travail, responsables des ressources humaines, juristes, experts, etc., cet ouvrage ne prétend à aucune exhaustivité. S’il offre des clés de compréhension, il a d’abord été conçu comme une mosaïque de libres expressions et de contributions librement choisies par leurs auteurs servant de jalons à un débat plus large et approfondi. C’est ce débat, ce dialogue indispensable à une pleine adaptation aux changements présents et à venir, que le Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz entend accompagner, notamment avec l’organisation dans les prochaines semaines d’évènements-débats à Paris et en région.
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Krys Pagani - Comité Stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Krys Pagani

Pilote du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Laurent Dargent - Comité Stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Laurent Dargent

Rédacteur en chef, Dalloz actualité
Co-pilote du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Cabinet d'avocats et transformation digitale

Publié le 29/11/2022

Kévin Dumoux - Comité Stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Kévin Dumoux

Conseil en stratégie et expert digital, Co-créateur du Cercle K2 
Cabinet d'avocats et transformation digitale - Comité Stratégique Avocats Lefebvre Dalloz

Qu’est-ce que la transformation digitale ? 

 

La transformation digitale désigne le processus qui consiste, pour une organisation, à intégrer pleinement les technologies digitales dans l’ensemble de ses activités. 

 

Si le concept n’est pas nouveau (on en parlait déjà dans les années 90), sa dernière mutation a émergé au milieu des années 2010, avec l’avènement des GAMAM (pour Google Apple Meta Amazon Microsoft) et l’arrivée de nombreux acteurs proposant des nouveaux types d’outils numériques permettant de résoudre des problèmes longtemps laissés sans réponses. Ces solutions numériques ont notamment été permises par des bonds technologiques, la démocratisation des infrastructures numériques (serveurs à bas coût, Cloud, facilité d’administration) et une croissance forte des liquidités disponibles pour investir sur ces projets (fonds d’investissements, Business Angels, etc.). Ce contexte a ainsi permis l’émergence de véritables écosystèmes dédiés aux nouvelles technologies, dont certains acteurs sont devenus en quelques années plus puissants que certains États. Les « géants de la tech » en sont les figures de proue. 

 

De part son nom la « transformation digitale » est parfois mal comprise. Elle est souvent réduite à l’adoption d’outils numériques qui viendraient s’empiler, les uns aux autres, pour résoudre des problèmes complexes et générer mécaniquement des profits. En réalité, elle est plus une question humaine que d’outils. Si les principaux objectifs sont clairs, c’est-à-dire permettre d’accroître la productivité, de réduire les coûts, de générer de nouveaux revenus ou encore de répondre aux attentes des collaborateurs et des clients, il n’en demeure pas moins que c’est l’organisation toute entière de l’entreprise qui est concernée (qu’elle soit publique, privée, associative, ONG, etc.). 

 

Des différents services des entreprises à la manière de travailler en passant par la relation client, c’est toute la chaîne de valeur et les acteurs de l’entreprise qui doivent conduire au changement grâce à la digitalisation. Une étude réalisée par la Banque de France fin 2020 [1] conclut que la transformation digitale augmente de 23 % la productivité du travail.

 

Travaillez-vous avec des cabinets d’avocats en droit social sur les questions de transformation digitale ? 

 

J’accompagne des cabinets d’avocats depuis plusieurs années. Sans préférer une spécialité plutôt qu’une autre, on constate que l’activité en droit social est souvent caractérisée par une nature de clients très hétérogène : taille d’entreprises (TPE/PME, ETI, Grands Groupes), secteurs d’activités, défense des salariés versus employeurs, etc. Il apparait au premier abord difficile de standardiser une approche ou de recommander une réponse unique dans ce contexte protéiforme du métier. 

 

Deuxième constat : la nature même du droit social a beaucoup évolué ces dernières années. Penser qu’une suite d’outils, aussi puissants soient-ils, puissent s’adapter et répondre aux problèmes en temps réel alors que la profession mute elle-même en permanence, serait une forme de scientisme.

 

À l’instar d’une entreprise traditionnelle, qui doit se questionner sur sa stratégie de développement et l’existence de sa culture d’entreprise pour performer durablement et répondre aux exigences de ses collaborateurs, il en va de même pour le cabinet d’avocats. Le droit social ne fait pas exception. 

 

Comment aborder la transformation digitale pour les cabinets d'avocats ? 

 

La première approche est de ne pas se focaliser sur les outils du marché. Nous voyons malheureusement trop souvent certains avocats se précipiter vers tel nouvel outil parce qu’il connait un confrère qui l’utilise ou parce que le marketing est bien exécuté avec des publicités très prometteuses (et parfois trompeuses !). Le mimétisme dans ce cas conduit souvent à un échec. 

 

Revenir à l’essence de la digitalisation consiste à s’interroger sur la stratégie même de son cabinet et se poser la question de son identité et de ses propres objectifs. Sans cette définition préalable de ce qu’est son « projet cabinet », il me parait illusoire d’aborder la question du digital.

 

À partir de cette première étape, stratégique, une séquence tactique pourra être déployée en choisissant les outils adéquats mis en perspective des besoins identifiés. Nous travaillons en général en mode projet, avec un premier audit de l’existant, nous identifions ensuite les besoins réels (et non les améliorations dites « de confort », qui produisent peu et coûtent chères) et nous conduisons enfin une phase de test. 

 

Vient dans un deuxième temps la phase de mise en place. Outre la transition technique et les...

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