Des chemins qui mènent aussi au droit social

Pauline Bousch : Nous faisons partie des juristes arrivés au droit social par des chemins « atypiques ». Pouvez-vous revenir sur vos parcours respectifs ? 

Germain Rouhier  : Après avoir obtenu un bac économique et social, j’ai intégré une licence de droit à l’Université de Rennes 1, ce qui m’a permis de rejoindre le Magistère Juriste d’Affaires Franco- Britannique (JAFB) lors de ma troisième année. Ce parcours est une filière d’excellence de la faculté de Rennes qui offre notamment l’opportunité d’effectuer un LLM en droit des affaires à Exeter (Royaume-Uni), d’avoir un enseignement intensif en anglais et de suivre diverses conférences professionnelles. J’ai ensuite décidé de rejoindre le Master 2 DJCE Droit des affaires et de l’entreprise de Rennes. Je suis désormais en Mastère Spécialisé Droit des Affaires Internationales et Management (MS DAIM) en alternance à l’ESSEC Business School. J’ai passé les écrits du CRFPA en septembre 2022, et passe actuellement les oraux. Lors de mon cursus, j’ai pu réaliser deux stages en cabinet d’avocats en droit social, ainsi qu’un stage en tant que juriste d’entreprise. Je réaliserai également mon alternance de l’ESSEC en droit social dans un cabinet d’avocats. 

Lucile Duscha : J’ai intégré SKEMA Business School en programme Grande Ecole (L3 à M2) après deux ans de classes préparatoires ECS. En master (M1 et M2) j’ai suivi le double diplôme droit des affaires (DDA) proposé par SKEMA. Une fois diplômée, j’ai passé le CRFPA deux fois (la seconde a été la bonne !). J’ai profité de l’année entre les deux examens pour faire un stage en entreprise, au sein d’un département RH et Affaires Sociales. J’ai adoré ce stage, qui a été marquant pour la suite de mon parcours et a conforté mon envie de rejoindre la profession d’avocat. Une fois à l’EFB j’ai intégré le département droit social d’un cabinet d’avocats (FIDAL) pour 6 mois en alternance, j’ai effectué mon PPI à nouveau en entreprise au sein d’un département RH et Affaires Sociales, puis mon stage final chez CMS Francis Lefebvre (en droit social à nouveau), où j’ai eu la chance de pouvoir rester en collaboration. 

Jonathan Schwartz : J’aimais beaucoup les maths et j’avais un bon niveau, j’ai donc suivi la voie classique, qui se présentait alors comme une évidence : classes prépa, concours, grande école. Une fois mon diplôme d’ingénieur obtenu, j’ai commencé à travailler dans une société de services en informatique. Au bout de quelques années en entreprise, je me suis rendu compte que j’étais passé à côté de ma vraie vocation : l’avocature. J’ai donc décidé d’entamer ma reconversion et me suis inscrit en droit à partir de la L2 au CAVEJ pour suivre les cours à distance. Pendant trois ans, j’ai conduit mon projet en parallèle de mon activité salariée, en étudiant le soir et sur mes jours de congés, avant de me consacrer intégralement au droit. Aujourd’hui, je suis avocat et diplômé du Master 2 Juristes de droit social de Paris 1. 

Saeid Abedi  : Guidé par la stimulation intellectuelle et une profonde curiosité d'apprentissage, la multidisciplinarité du Droit a tout de suite marqué mon intérêt. Je suis aujourd'hui diplômé du Master 2 Droit & Ethique des Affaires qui est le premier Master en France à s’être penché sur les enjeux de compliance, gouvernance et de management des risques. Ce Master est à la croisée des chemins entre plusieurs matières, parmi lesquelles se trouvent le droit des affaires, le droit social et le droit pénal. Avant d’intégrer cette formation, j’ai effectué un Master 1 en Droit des affaires et une licence de Droit privé à l’Ecole de Droit de la Sorbonne. 

Pauline Bousch : Passionnée de langues étrangères, et surtout d’allemand, j’ai intégré le Bachelor du campus européen franco-allemand de Sciences Po à Nancy après un cursus ABIBAC (passage simultané des baccalauréats allemand et français). Mon année Erasmus à Bonn (Allemagne) a éveillé mon intérêt pour le droit européen et le droit international, et j’ai décidé de rejoindre le master Droit Economique de Sciences Po Paris. J’ai découvert le droit social et le métier d’avocat durant plusieurs stages. J’ai très vite su que je voulais devenir avocate, mais mon envie d’enseigner m’a rattrapée juste après avoir obtenu le CRPFA. J’ai donc débuté une thèse en 2022 sur « L’intelligence artificielle et les relations collectives de travail », en CIFRE au sein du département de droit social de CMS Francis Lefebvre et du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Unité mixte de recherche Cnrs et Cnam). 

Pauline Bousch : Pourquoi avoir choisi une formation théorique différente de la licence, puis du master spécialisé en droit...