Le présent ouvrage s’inscrit dans une série de livres blancs et de guides pratiques du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz. Il revient, en 99 articles et entretiens, sur les principales évolutions du droit social et leur impact sur la profession d’avocat, tant sur le plan de l’exercice professionnel que de la gestion et de la stratégie de développement des structures d’exercice, autour d’écrits, de podcasts et de vidéos.
Réunissant près de 140 contributeurs, professeurs, avocats, magistrats, conseillers prud’hommes, inspecteurs du travail, responsables des ressources humaines, juristes, experts, etc., cet ouvrage ne prétend à aucune exhaustivité. S’il offre des clés de compréhension, il a d’abord été conçu comme une mosaïque de libres expressions et de contributions librement choisies par leurs auteurs servant de jalons à un débat plus large et approfondi. C’est ce débat, ce dialogue indispensable à une pleine adaptation aux changements présents et à venir, que le Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz entend accompagner, notamment avec l’organisation dans les prochaines semaines d’évènements-débats à Paris et en région.
Krys Pagani
Pilote du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz
Laurent Dargent
Rédacteur en chef, Dalloz actualité
Co-pilote du Comité stratégique Avocats Lefebvre Dalloz
Regards de quatre futurs avocats sur la profession
Publié le 29/11/2022
Marc-Anthony Ekoko
Maxence Mao-Coquillat
Laure Scotté
Agathe Vandenbroucke
Agathe Vandenbroucke : Avant de commencer ces échanges, pouvez-vous présenter votre parcours ?
Maxence Mao-Coquillat : Après une double licence Droit et Gestion, je me suis spécialisé en droit social. Je suis aujourd’hui diplômé du Master 2 Juristes de droit social – en alternance dans un cabinet d’avocats – et du Diplôme d’université de Droit des entreprises en difficulté de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I).
Laure Scotté : J’ai commencé mes études de droit en licence classique, puis en deuxième année j’ai intégré le Collège de Droit de la Sorbonne. J’ai suivi les enseignements du Master 1 Droit de l’entreprise, puis intégré le Master 2 Juristes de droit social à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I). C’est une formation professionnalisante grâce à laquelle j’ai eu la chance d’être en apprentissage au sein d’un cabinet d’avocats pendant une année entière. Enfin, j’ai obtenu l’examen du CRFPA en décembre 2021 et je compte rentrer à l’EFB en janvier 2023.
Marc-Anthony Ekoko : Après l’obtention de ma double licence Droit-Gestion à La Sorbonne en juin 2021, j’ai intégré le Master 1 Droit social, puis le Master 2 DPRT de l’Université Panthéon-Assas, que j’effectue en apprentissage. Je souhaite devenir avocat en droit du travail et en droit du sport.
Agathe Vandenbroucke : Pour ma part, diplômée d’une double licence Droit-Gestion à la Sorbonne j’ai poursuivi en droit social et intégré le Master 2 Droit et Pratique des Relations de Travail à Assas. J’ai réalisé mon Master 2 en apprentissage au sein d’un cabinet d’avocats, expérience qui m’a confortée dans mon projet de devenir avocate.
Agathe Vandenbroucke : Maxence et Laure, vous venez de passer un an en apprentissage dans un cabinet d’avocats, que retenez-vous de cette expérience ?
Laure Scotté : Le cabinet d’avocats est selon moi un lieu très stimulant intellectuellement. C’est un métier dans lequel il faut être réactif, dynamique et créatif, et où l'on est en constante activité. De plus, on m’avait décrit le métier d’avocat comme un métier solitaire et, avec le peu d‘expérience que j’ai pour l’instant, j’ai trouvé justement qu’au sein d’un cabinet les avocats avaient leurs propres dossiers mais qu’il y avait énormément d’échange entre eux et une certaine solidarité, ce qui, à mon sens, est essentiel dans une entreprise (au sens du lieu de travail).
Maxence Mao-Coquillat : Je perçois le cabinet d’avocats comme un lieu de vie où l’on apprend tant professionnellement qu’humainement, peu importe l’ancienneté dans la profession ou l’âge. On y enrichit ses connaissances, son expression, sa pratique, et les vecteurs de communication et de vulgarisation du savoir. En outre, l’exercice de la profession amène ses membres à devoir prendre confiance en eux, tout en se remettant de manière continue en question.
Agathe Vandenbroucke : Marc-Anthony, tu viens d’intégrer un cabinet en apprentissage. Que peux-tu nous dire sur ta vision ?
Marc-Anthony Ekoko : Je n’ai pas de vision unique ni arrêtée du cabinet d’avocats, car j’ai toujours lu et entendu qu’il y a de nombreuses manières pour un cabinet de s’organiser et pour un avocat d’exercer. Toutefois, la structure que j’ai intégrée cette année intervient en conseil comme en contentieux, et dispense par ailleurs des formations de manière régulière. Compte tenu de cette polyvalence, je la qualifierais de partenaire pérenne des entreprises. Les avocats et leurs collaborateurs sont toujours prêts à accompagner leurs clients avec la réactivité et l’engagement adéquats. Le cabinet Barthélémy illustre, à mon sens, ce que peut être un cabinet d’avocats : une structure de services, technique et disponible..
Agathe Vandenbroucke : Plus jeune, je voyais le cabinet d’avocats comme un monde très sérieux, froid, compétitif et stressant. L’expérience que j’ai pu avoir en cabinet pendant treize mois a su me démontrer le contraire. Bien que chaque cabinet et même chaque équipe au sein d’un même cabinet soient différents, le regard que vous portiez sur le cabinet d’avocats au début de vos études a-t-il changé ?
Maxence Mao-Coquillat : Au début de mes études de droit, je percevais le cabinet d’avocats comme un endroit où règnent compétition et individualisme, ces impressions étant guidées par le fait que c’est un métier perçu de l’extérieur comme assez solitaire, où la concurrence est importante et le carnet d’adresses nécessaire. Toutefois, après quelques expériences en cabinet, j’ai découvert un lieu de partage, où l’échange et les conseils mutuels se pratiquent. Certains dossiers et publications requièrent aussi plusieurs avocats. Le métier devient alors collaboratif. Mais c’est...